Le cybersquatting ou cybersquattage en français est une pratique consistant à déposer des noms de domaine correspondants à une marque connue, principalement pour obtenir un trafic Internet qui est normalement destiné au site de la véritable marque.
Le cybersquatting : Quels sont les risques ?
Le cybersquatteur dépose un nom de domaine identique à celui d’une autre marque avec l’orthographe exacte, et change les extensions (.fr, .com, .net etc.) ; ou il garde la même extension, et joue sur de légères variations des noms de domaine pour tromper la vigilance des internautes qui ignorent la plupart du temps l’existence de telles pratiques.
Lorsque l’on parle de cybersquatting, l’exemple le plus connu reste le cas de France2.com. En effet, les cybersquatteurs se sont servis de l’image d’une marque connue pour publier des pages insultantes envers le pays. Ces cas sont généralement très repris par les médias, et continuent de faire perdre du trafic et de la notoriété aux marques concernées. Dans le cas d’un site commercial, les effets d’une telle pratique peuvent être catastrophiques, la perte d’une petite quantité de trafic pouvant générer une baisse considérable des ventes.
D’autres cas de cybersquatting qui agissent sur les adresses mails servent à voler des informations confidentielles ou du moins personnelles, à un site de renom, en gardant exactement le nom de domaine, et changeant uniquement l’extension. Ceci donne la possibilité à un cyber criminel de récupérer des données confidentielles qui ne lui sont pas destinées, et s’en servir à des fins malhonnêtes.
Voici donc les principaux risques d’un cybersquatting :
- La perte de vos clients : Si vos clients ne connaissent pas l’adresse exacte de votre site ils peuvent se retrouver sans le savoir sur un site n’ayant aucune correspondance avec vos produits ou sur un site concurrent
- Le référencement : Un cybersquatteur peut réussir à positionner son site avant le vôtre dans les résultats de recherche Google
- La mauvaise image de la société : Le cybersquatting peut avoir un impact négatif sur l’image de la société notamment lorsque les noms de domaine occupés sont utilisés pour héberger des sites au contenu insultant ou afin de tourner la société en dérision
- Le phishing : Un cybersquatteur peut reproduire votre site web à l’identique afin de piéger les internautes et récupérer ainsi des données confidentielles.
Comment protéger ma marque du cybersquatting ?
Il est fortement conseillé de récupérer ses noms de domaine, en demandant le transfert des noms de domaine qui ont été déjà utilisés par des cybersquatteurs, et surtout pas en les annulant, puisque cela donnerait à ces derniers une nouvelle chance de les déposer à nouveau. En s’adressant à des bureaux d’enregistrement, vous pouvez identifier les noms de domaine qui se rapprochent le plus du vôtre, et les acheter moyennant un budget relativement faible.
Il vous sera ainsi possible d’enregistrer tous les noms sensiblement identiques à celui de votre marque, en utilisant différentes extensions, avec ou sans tiret, avec des fautes d’orthographes, etc. (afin de limiter les risques de typosquatting). Par ailleurs, il existe un système d’alerte qui permet de vous informer dès qu’un nom de domaine contenant une suite de mots prédéfinie est déposé. Ce qui ne limite pas les risques de cybersquatting, mais qui, du moins, permet d’agir au bon moment.
Afin de vous permettre de rechercher vos noms de domaine avec un maximum d’extensions nous proposons un nouvel outil : recherche de noms de domaine en masse.
La position des tribunaux français face au cybersquatting
Concernant le cybersquatting, les tribunaux français ont tendance à protéger les détenteurs des marques, plutôt que les propriétaires de noms de domaine, et ce, même si la jurisprudence internationale protège les propriétaires des noms de domaine. Le tribunal français considère que le fait d’enregistrer un nom de domaine peut induire une confusion dans l’esprit du public, si le nom de domaine correspond à un personnage connu.
Pour sa part, la jurisprudence internationale admet la création de sites pour fan ou sites d’information, même s’il s’agit de personnages célèbres ou d’hommes politiques. Le cas du nom de domaine PagesJaunes.com démontre par ailleurs, que les tribunaux français ont une forte tendance à protéger les grands groupes. A plusieurs reprises, les tribunaux français ont ordonné le transfert dudit nom de domaine au groupe français PagesJaunes. Ceci en a étonné plus d’un, dans la mesure où le terme générique « Pages Jaunes » est utilisé dans les pays francophones comme synonyme d’annuaire.